Protéger son épargne de l’inflation

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L’inflation élevée augmente le coût de la vie et surpasse les taux d’intérêt de nombreux placements. Pour éviter que votre épargne perde de la valeur, il existe des solutions. Explications.

+ 5,9 %. C’est la hausse des prix sur un an, à fin décembre 2022(1). Un taux élevé qui a un impact direct sur la valeur de l’épargne : celle-ci s’érode au fil du temps et diminue le pouvoir d’achat des consommateurs. Côté placements financiers, heureusement, il est possible d’actionner certains leviers pour protéger vos économies.
 

1. Quelles sont les conséquences de l’inflation sur l’épargne ?

La flambée des prix n’est pas forcément l’ennemie de l’épargnant. Tout dépend des actifs qui composent son patrimoine. Rappelons que pour évaluer la performance réelle d’un placement, il faut se concentrer sur son rendement net d’inflation. Si celui-ci est négatif, l’épargnant perd de l’argent. Celui qui place toutes ses économies sur un livret peu rémunéré verra ainsi son capital progressivement grignoté par l’inflation. En revanche, celui qui investit sur des actifs qui se comportent bien pendant cette période, verra son épargne protégée, voire dynamisée.
 

Protéger son épargne

Face aux effets de l’inflation, il est possible d’actionner certains leviers pour protéger vos économies.
Crédit : Adobe Stock.

2. Quels placements sont les plus impactés par l’inflation ?

Avant tout, il est nécessaire de connaître les placements les moins protecteurs vis-à-vis de l’inflation. Les comptes courants non rémunérés n’offrent aucune protection. Quant au Livret A, son taux est revalorisé à 3 % au 1er février 2023, mais son plafond reste limité à 22 950 €. Le Livret d’épargne populaire (LEP) offre un rendement plus élevé de 6,1 %. Toutefois, seules les personnes déclarant moins de 21 393 euros peuvent y souscrire (ou 32 818 € pour un couple). Des ménages modestes qui peinent souvent à dégager de l’épargne. De plus, son plafond est limité à 7 700 €, ce qui le pénalise par rapport à d‘autres placements non-plafonnés, comme l’assurance vie par exemple.
 

3. Quels investissements protègent le mieux de l’inflation ?

Plusieurs placements accompagnent la hausse des prix et sont donc peu pénalisés par l’inflation. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient sans risque. Tous les actifs ne se valent pas. Parmi les plus performants, l’immobilier reste une valeur sûre (voir ci-dessous). Les actions se bonifient également généralement avec le temps. L’or et les matières premières sont aussi des solutions, mais elles sont réservées à des investisseurs aguerris. Les forêts et le foncier en général (terrain, terres agricoles, etc.) sont des investissements relativement rentables sur le long terme.
 

4. Pourquoi l’immobilier reste-t-il une valeur refuge ?

Sur le long terme, l'investissement immobilier est une bonne solution pour protéger son épargne. Généralement, les prix de l’immobilier progressent en suivant la courbe de l’inflation. Les bailleurs ont la possibilité d’augmenter le montant des loyers qu’ils perçoivent en s’appuyant sur le système d’indexation des loyers. Par ailleurs, le poids des mensualités de crédit a proportionnellement tendance à baisser par rapport aux revenus des ménages lorsque ces derniers augmentent. Enfin, l’augmentation des coûts de construction induit une hausse de la valeur des immeubles déjà bâtis. Néanmoins, la pierre pâtit d’une fiscalité assez lourde et son rendement peut s’en trouver altéré. De plus, investir dans un appartement représente un budget conséquent. La recherche du bien, puis sa gestion, requièrent du temps.
 

À NOTER

Un moyen accessible à tous les épargnants est de se tourner vers la pierre-papier et les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Disponibles au sein des contrats d’assurance vie, elles permettent d’investir facilement dans l’immobilier car tout est géré par une société de gestion.

 


5. Quelles actions profitent de l’inflation ?

Les actions constituent un bon garde-fou contre l’inflation. Sur le long terme, elles peuvent offrir un rendement supérieur à la hausse des prix, malgré leur volatilité à court terme. Les profits de certaines sociétés (et donc la valeur de leurs actions) peuvent s’accroître sous l’effet de l’inflation. C’est généralement le cas pour les entreprises :

  • capables de répercuter la hausse de leurs coûts de fabrication ;
  • sachant tirer parti de la montée des taux d’intérêt (banques, assurances) ; 
  • peu ou pas endettées ;
  • issues du secteur des matières premières et de l’énergie ;
  • en mesure de bénéficier de la reprise économique (aéronautique, tourisme, etc.) ;
  • représentant des valeurs défensives, c’est-à-dire généralement peu impactées par la conjoncture (secteurs de la santé, agro-alimentaire, distribution, etc.)

 

Toutefois, identifier ces entreprises n’est pas évident pour un épargnant ordinaire. L’approche la plus efficace est de privilégier une allocation multi-sectorielle, avec une bonne diversification géographique. C’est le cas dans la plupart des contrats d’assurance vie et des plans d’épargne retraite (PER). Ils proposent des supports d’investissements diversifiés et pilotés par des experts financiers.
 

EN RÉSUMÉ

Les actions et l’immobilier sont historiquement les solutions les plus protectrices sur le long terme. Elles ne sont toutefois pas sans risque et nécessitent les conseils de spécialistes.

 

(1) Statistiques de l’INSEE publiées le 4 janvier 2023.

Passer à l’action

Le retour de l’inflation est l’occasion de vérifier et, éventuellement, d’ajuster la composition de son patrimoine. L’allocation de l’épargne doit avant tout être déterminée en fonction des projets de vie et de la situation familiale et patrimoniale. La société qui gère votre portefeuille peut vous aider à déterminer la meilleure stratégie pour atteindre vos objectifs. N’hésitez pas à faire le point avec votre conseiller. Notez également que face à l’inflation, l’assurance vie présente plusieurs avantages :

  • l’accès à un fonds en euro pour sécuriser vos gains ;
  • la possibilité d’arbitrer le capital entre différents placements (supports financiers composés d’actions et d’obligations) sans sortir l’argent du contrat (il n’y a pas d’imposition des gains tant que l’épargne reste dans le contrat) ;
  • optimiser la transmission de votre capital au moment de la succession (transmission aux héritiers sans taxation à hauteur de 152 500 € par bénéficiaire).
     
Homme euros

Crédit : Adobe Stock.

 

ATTENTION AUX PLACEMENTS ATYPIQUES

Dans un contexte financier où les placements traditionnels rapportent peu, la tentation est grande d’aller à la recherche de solutions plus rémunératrices. Attention : vous risquez de tomber sur des arnaques. Redoublez de vigilance vis-à-vis des publicités vantant les mérites des placements atypiques tels que l’art, le vin, les objets de luxe, les voitures de collection, les crypto-monnaies… : ils sont à considérer avec une très grande prudence et n’offrent aucune garantie. Certaines de ces propositions sont même de réelles escroqueries.

Pour mieux repérer les tentatives d’arnaques, l’AMF (Autorité des marchés financiers) publie des vidéos et des conseils sur son site : https://www.amf-france.org/fr, espace Épargnants.
 

Crédit : Adobe Stock.
 

 

 

 

Mis à jour le 31 janvier 2023